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Le 84ème RI 1914-1918

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31 août 2017

Il y a 100 ans: une partie de l'origine de ce blog.

Il y a cent ans, celui qui est la raison de la création de ce blog, était blessé pour la seconde fois lors de l'attaque bulgare du 29 août 1917.

C'était mon arrière-grand-père, Louis MARQUIS.

Classe 1915, originaire des Deux-Sèvres, il commença par être mobilisé au 32ème R.I. le 15 décembre 1914. Au printemps 1915 il rejoint le régiment sur le front quelques jour avant qu'il ne soit envoyé dans le secteur d'Ypres pour relever les unités ayant subit la première attaque au gaz de la guerre.... Début mai, le 32ème R.I. rejoint l'Artois pour l'offensive et Louis est blessé le 16 juin par éclat d'obus à la jambe. Après sa convalescence, il passe au 84ème R.I. le 15 janvier 1916. Après un probable passage au Dépôt Intermédiaire il est affecté à la 10ème compagnie. En août 1916 il est évacué pour paludisme et sort de l'hôpital en janvier 1917. On le retrouve de nouveau à la 10ème compagnie fin août 1917 lorsqu'il est de nouveau blessé lors de l'attaque bulgare du 29 août, comme en atteste ce billet rédigé de la main du Médecin Aide-Major GOUDELIS (grec engagé dans l’armée française au titre étranger.)

Source: Externe

Après plusieurs mois d'hôpital il est renvoyé en France pour une permission et est affecté au 77ème R.I. Il y suivra un stage de mitrailleur avant de rejoindre la 3ème compagnie de mitrailleuses du 149ème R.I. en juillet 1918 pour l'offensive de Champagne. Il obtiendra une citation à l'ordre de la 43ème D.I.:

« Soldat mitrailleur. Tireur d’élite. Malgré un tir de mitrailleuse très violent a pris sous le feu de sa pièce les éléments de contre-attaque ennemis qui tentaient le 28 septembre 1918 un encerclement des positions occupées par le bataillon. »

C'est en découvrant l'histoire de cet arrière-grand-père, et le manque d'informations sur le 84ème RI et l'Armée d'Orient, que j'ai décidé de créer ce blog.

Un siècle après, je tenais par ces quelques lignes à lui rendre hommage.

Source:

Archives familiales.

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30 décembre 2014

Beauséjour (1ère partie)

Cent ans après les événements de la grande guerre, la numérisation des JMO nous permet de suivre au jour le jour le parcours des divers corps. Mais pour le régiment qui nous occupe, le JMO qui couvrait la période du 28 novembre 1914 au 1er mai 1915 à disparu, privant ainsi le lecteur d’une des batailles les plus difficiles pour le 84e RI : Beauséjour.

L’historique du régiment aborde bien le passage à Beauséjour, et ce avec une précision qui laisse à penser qu’il avait le JMO manquant pour base. Mais ce type d’ouvrage assez succinct se concentre uniquement sur les faits les plus marquants, quand l’historien amateur ou le descendant de poilu aimerai connaitre l’histoire dans ses détails, au jour le jour.

C’est pour combler ce vide que j’ai entrepris d’écrire cet article. Il n’aura pas la précision ni autant d’informations que le JMO original mais ambitionne, à partir de diverses sources telles que l’historique régimentaire, les JMO d’autres unités et divers témoignage, de préciser ce qu’a été la vie du 84e RI à Beauséjour.

Après avoir été relevé de son précédent secteur dans la nuit du 7 au 8 décembre 1914, le régiment avait occupé les semaines suivantes en repos, nettoyage, exercices et changement de cantonnement. C’est le 29 décembre vers 3 heures du matin que le régiment entre en ligne.

29 décembre 1914

Le 84e RI relève le 7e RI dans les tranchées à l’ouest de Beauséjour. L’état des tranchées et des abris est déplorable en raison de la pluie qui fait s’effondrer la terre crayeuse.

30 décembre 1914

Cette nuit vers 2 heures une patrouille ennemie à été repoussée à coup de fusil par la 11ème compagnie.

L’ordre général pour la journée du 30 prévoit que la 2ème brigade doit appuyer et flanquer l’attaque du XVIIe Corps d’Armée. Le 84e RI doit assurer l’inviolabilité de son front.

Jet de grenade depuis les 2 camps. 2 blessés à la 11ème Cie.

31 décembre 1914

Même mission que la veille. Le temps est à la pluie.

De midi à 15h l’artillerie française bombarde un petit bois en face du régiment.

1er janvier 1915

Même ordre que la veille.

1 blessé à la 11ème Cie.

2 janvier 1915

Le 84e régiment doit prêter 2 compagnies au 43e RI qui attaque les tranchées ennemies, et profiter de toute occasion favorable pour sauter dans les tranchées qui lui sont opposées.

La 5ème compagnie, soutenue par la 8ème, s’empare de la lisière sud du bois en Equerre et du boyau allemand. Une contre-attaque ennemie est repoussée.

3 janvier 1915

Dans la nuit l’ordre général N°180 prescrit de consolider les positions conquises avec l’aide du génie.

4 janvier 1915

Le 84e régiment d’infanterie, en coopération avec le 127e RI qui attaque le fortin de Beauséjour, progresse légèrement et fortifie ses positions.

6 janvier 1915

Vers 10 heures du matin, environ 2 compagnies allemandes attaquent sur le front de la 11ème Cie. Ils sont repoussés par les feux d’infanterie et l’appui de l’artillerie.

7 janvier 1915

Dans la nuit, le régiment est relevé par le 1er RI et va cantonner dans un bois près de LA SALLE.

 Le 1er RI s’installe comme suit :

NE de Beauséjour : 3 compagnies en 1ère ligne et une en 2ème ligne

NO de Beauséjour : 3 compagnies en 1ère ligne et une en 2ème ligne

2 compagnies en réserve en avant du poste de commandement et 2 en arrière.

On peut supposer que le 84e RI était disposé de la même manière.

8 janvier 1915

Le régiment est au repos.

9 janvier 1915

2 compagnies du 3ème bataillon sont envoyées pour occuper dès 5 heures les gourbis du balcon afin de remplacer 2 compagnies du 1er RI qui attaque le bois des 3 coupures.

11 janvier 1915

Vers 19 heures le régiment part pour les 1ères lignes relever le 1er RI qui a encore mener une attaque dans la journée sur le bois des 3 coupures. La relève s’effectue entre 21 heures et 1h15 sans incident.

12 au 15 janvier 1915

Le régiment poursuit l’établissement de tranchées au niveau du Bois de la Truie, de la lisière nord du bois des 3 coupures et au bois en Equerre. Les artilleries françaises et allemandes se livrent un duel et des reconnaissances d’infanterie sont envoyées pour constater l’efficacité des tirs.

16 janvier 1915

Dans la nuit du 15 au 16 la 8ème compagnie accompagnée d’une section de la 5ème parvient à conquérir les postes allemands du bois en Equerre et s’installent à la lisière nord.

Le soir, le 1er RI vient prendre la relève. Elle s’achève à 1h du matin sans incident.

17 au 21 janvier 1915

Repos à LASALLE. Les évacuations pour fièvre typhoïde se multiplient et des ordres sont donnés pour stopper l’épidémie.

Le 21 à 20h le régiment reprend le chemin des tranchées pour relever le 1er RI. La relève s’achève à 5 heures du matin.

22 janvier 1915

Violent bombardement. (2 tués et plusieurs blessés à la 11ème Cie)

23 au 26 janvier 1915

Le régiment poursuit les travaux d’aménagement de tranchée et les travaux d’approche en vue d’une prochaine attaque. Il mène aussi des patrouilles de reconnaissance dont l’une, le 25 janvier, chasse l’ennemi d’un de ses postes d’écoute.

27 janvier 1915

A 2 heures du matin le régiment est relevé par le 1er RI et part au repos dans le bois de LASALLE.

28 au 31 janvier

Repos à LASALLE.

31 janvier 1915

A 23h départ vers les tranchées pour relever le 1er RI.

1er et 2 février 1915

Le temps est assez beau. Les travaux de préparation s’intensifient.

3 février 1915

Bombardement toute la matinée. A midi les allemands qui attaquent sont repoussés par les feux de l’infanterie et de l’artillerie.

4 février 1915

La 1ère Cie est relevée par la 5ème et va en tranchée de soutient au bois de Beauséjour.

5 février 1915

Continuation des travaux.

6 février 1915

A partir de 2 heures du matin le 84e Ri est relevé par le 1er RI et va au repos au bois de LA SALLE.

7 au 10 février 1915

Repos. Nettoyage du cantonnement. Revue le 9. Le 10 à 23heures départ pour les tranchées.

11 février 1915

La relève du 1er RI se termine à 2 heures du matin sans incident.

Réception de l’ordre en vue de l’attaque programmée pour le 12 à 10h45. Le régiment attaquera avec 1 bataillon, les deux autres devant assurer l’inviolabilité du front.

12 février 1915

L’attaque prévue est repoussée en raison de la mauvaise météo.

13 février 1915

Continuation des travaux d’organisation de 1ère ligne.

14 février 1915

Le soir réception de l’ordre fixant l’attaque le 16 à 10 heures.

(A suivre)

2 décembre 2014

Alcide ACCART, sergent du 84ème RI.

Alcide ACCART est né le 14 juin 1889 à Beaumetz-Lès-Loges dans le Pas de Calais. Passé par le bureau de recrutement de Béthune en 1909, il est incorporé au 84ème RI le 4 octobre 1910.

Il passe temporairement au 4ème régiment de cuirrassiers de Cambrai entre le 1er mars et le 1er septembre 1911 et termine son service au 84ème RI le 25 septembre 1912.

Il est mobilisé le 3 août 1914 et part avec le régiment deux jours plus tard. Il connait ensuite les premiers feux d'août 1914, la bataille de la Marne, la stabilisation du front.... Dans les premiers mois de 1915 le régiment se bat à Beauséjour et Alcide est nommé soldat de 1ère classe le 1er mars. A la fin de l'année, le régiment débarque en Grèce et s'engage en Serbie en novembre et décembre. Alcide est cité à l'ordre du régiment le 14 décembre.

Alcide ACCART

Cette photo d'Alcide ACCART date probablement du premier semestre 1916. Il pose devant un abri de toile dans une tranchée avec, en évidence sur sa poitrine, la Croix de Guerre attribuée suite à sa citation à l'ordre du régiment. Il ne porte pas encore de galons de caporal au bas de ses manches.

Nommé caporal en juin 1916, il passe toute l'année 1917 sur ce front d'Orient. Au début de l'année 1918, le 84e régiment relève le 148e sur la rive ouest du VARDAR, dans le secteur de KARA SINANCI. 

Carte ouest Vardar

Le secteur est assez calme, rythmé par les patrouilles de reconnaissance et le comptage des chutes d'obus. Le 9 mars 1918 le sergent ACCART et deux autres soldats de la 5ème compagnie sont blessés par des éclats d'obus au ravin des amoureux. Touché au thorax, il est évacué vers l'Ambulance Colonne Mobile de la 122e division à GUMENDZE, puis probablement vers un hôpital temporaire à Salonique. Le 4 juin il est rapatrié en France et rejoint le dépôt du 84e RI le 25 août. Il y suit probablement une formation qui lui vaut d'être promu sergent le 17 octobre.

Sergent ACCART Alcide, circa 1919 - Canalblog

Sur cette photo, Alcide ACCART pose dans son uniforme de sergent. Les chiffres sur son képi indiquent qu'il est toujours au 84e RI et la fourragère qui entoure son épaule gauche situe cette photo après le 7 mars 1919, date à laquelle la fourragère aux couleurs de la Croix de Guerre est accordée au régiment par le Général FRANCHET d’ESPEREY. Il arbore également sur la poitrine sa croix de guerre et l'insigne des blessés.

Il est finalement muté au 33e RI le 20 juin 1919 et démobilisé le 11 juillet.

 

Sources:

- Fiche Matricule.

- JMO 84e RI.

- JMO 122e DI.

- Carte.

- Photos et document de la famille.

23 août 2014

Août 1914: les premiers combats.

Ce 23 août 2014 marque le centenaire du baptême du feu pour le 84ème régiment d'infanterie.

Mais revenons un peu en arrière. Dès le 1er août, les différentes fractions du régiment, casernées à Avesnes-sur-Helpes, Landrecies et Le Quesnoy reçoivent l'ordre de mobilisation. Les préparatifs sont enclenchés et les jours suivants voient l'arrivée des réservistes à qui on distribue uniforme et équipement. Le 5, c'est le grand départ, et les bataillons rejoignent Aubenton par voie ferrée depuis leurs casernements respectifs. Le 6, le régiment cantonne à Sormonne et prend ses emplacements de couverture sur la Meuse au nord de Charleville-Mézières à partir du 7. Pendant plusieurs jours le régiment reste dans cette région opérant quelques reconnaissances et ajustant son dispositif vers le nord entre Monthermé et Château-Regnault.

Le 13, le 1er Corps d'Armée commence son mouvement vers le nord pour gagner l'est de Phillipeville. En plusieurs étapes il arrive à Anthée le 15 au petit matin. Vers 13h les Allemands arrivent a conquérir Dinant et le 84ème RI reçoit l'ordre d'avancer sur Onhaye (entre Anthée et Dinant). Finalement Dinant est repris par les 8e et 73e d'infanterie et le 84ème envoi son 2ème bataillon sur place pour les aider à s'y maintenir conformément aux ordres. Le 1er bataillon s'avance au niveau du pont d'Anseremme (au sud de Dinant), tandis que le 3ème bataillon reste à Onhaye. Les jours suivants le régiment reste sensiblement sur les mêmes positions. Le 16, le 1er bataillon rentre d'Anseremme et rejoint Onhaye, et le 18 c'est au tour du 2ème bataillon de revenir de Dinant. Le soir du 19, le 3ème bataillon cantonne à Gérin, quelques kilomètres à l'ouest d'Onhaye.

Le 22 août à 2 heures du matin, le régiment prend la direction du nord pour gagner Sart-Saint-Laurent. Sur place il reçoit l'ordre de d'organiser défenssivement les fermes Romedenne, Bijart, Furnaux, Malplaquée et Nouve Maujonne. Le 3ème bataillon et 2 compagnies du 2ème occupent ces fermes, tandis que le reste du régiment est en réserve dans le village.

Le 23 à 7h30 le régiment commence à essuyer le feu de l'artillerie allemande. Une heure plus tard un bataillon allemand se dirige sur la ferme Bijart, mais son avance est contenue par le feu du 3ème bataillon. A 10h40 le régiment reçoit l'ordre de se replier sur Saint-Gérard, mais au contact de l'ennemi il lui est difficile de décrocher. Ce n'est que vers 14h que les éléments autour de la ferme Bijart peuvent se replier appuyés par l'artillerie française. Le régiment occupe Saint-Gérard l'après-midi et cantonne le soir à Biert-l'Abbé. La retraite commençait....

C'est dans ces journées des 22 et 23 août que le régiment déplore ses premiers morts, dont (la liste est sans doute incomplète):

- ALLUENS Louis.
- BOSSCHEM Louis.
- BOURET Paul.
- COPIN Julien.
- CRESSON Marcel.
- DURIEZ Emile.
- HOËT Georges.
- LUC Jean-Baptiste.
- SEVRETTE Victor.
- WARTELLE Auguste.
- WILLEMS Marcel.

Ce dernier est cité à l'ordre du régiment en ces termes: "Très bon soldat. Tombé glorieusement en repoussant courageusement une contre-attaque ennemie."

Il est également cité dans le JO du 7 août 1920.

Citation JO 7 août 1920

 Sources:

- JMO du 84ème RI. Cote 26 N666/1.
- JMO du 3ème RG Cie 1/1. 26 N 1270.
- Fiches MPLF sur Mémoire des Hommes.
- Fiche matricule de Marcel WILLEMS. Archives départementales du Nord.
- Journal Officiel de la République Française sur Gallica. Edition du 7 août 1920.
- Blog http://ceuxde14-18.skynetblogs.be/

15 janvier 2014

Fortuné HACHIN, soldat du 84ème RI.

Fortuné Nestor Joseph HACHIN est né le 31 juillet 1886 à Tincques (62). Il est le fils d’Alphonse Augustin et d’Albine Félicité Bernardine LEPEUPLE.

Avant d’effectuer son service militaire, il demeurait à Annappes (59), puis Ascq (59) et était jardinier de profession.

Il passe par le bureau de recrutement d'Arras où il est enregistré sous le N° 1285 de la classe 1906. Il est ensuite incorporé au 84ème Régiment d'Infanterie le 8 octobre 1907 sous le matricule n° 8393. Après deux années de services, il est envoyé dans la disponibilité le 25 septembre 1909. Il rejoint de nouveau le 84ème Régiment d'Infanterie du 30 août au 21 septembre 1912 pour une période d'exercices.

Lorsque la première guerre mondiale est déclenchée, il doit quitté sa femme ses deux enfants pour rejoindre au 3e jour de la mobilisation au 84e Régiment d'Infanterie où il passera sa première année de guerre.

Copie de Hachin Fortuné CP1

Fortuné sur une photo-carte envoyée depuis le dépôt du 84e RI en juin 1915.

A partir du 2 août 1915 il intègre le 100e R.I.

Il participe à la campagne contre l'Allemagne du 4 août au 14 septembre 1915, jour où il décède suite de blessures de guerre à l'hôpital Valmy de Ste Menehould.

Il est alors déclaré « Mort pour la France ». Il repose dans le cimetière d'Ascq.

tombe hachin

Merci à David son arrière petit fils pour ces informations.

Sources:

- Fiche MDH.
- Fiche matricule.
- Europeanna.

 

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13 janvier 2014

Bonne Année 2014!

L'année 2013 est maintenant terminée, c'est l'heure d'en faire un petit bilan.

Reconnaissont d'emblée que le nombre d'articles publiés sur le blog est très faible: seulement trois. Ils concernent tous des parcours de combattants et je souhaite largement continuer dans cette voie en rendant hommage à ces hommes. De nombreux contacts avec des descendants ont eu lieu durant l'année et il reste à creuser un peu ces histoires pour en faire des articles.

Comme d'habitude, le blog a connu un pic de fréquentation au moment du 11 novembre. Notons que la tendance après ce pic reste un peu plus haute qu'avant, peut-être le signe d'un intérêt grandissant avec l'arrivée du centenaire. L'avenir nous le dira.

Stats 2013

Pour 2014, je souhaite aussi enrichir le blog avec quelques articles sur des batailles ou périodes précises. Un article sur la bataille de Guise est en stand-by depuis des mois et l'arrivée de son centenaire serait une bonne occasion pour le finir et le plublier.

Dans la catégorie des projets qui pourraient voir le jour avec l'arrivée ce centenaire, se trouve aussi l'idée de se retrouver sur les lieux des combats. L'occasion pour chacun de découvrir un site et l'histoire associée du régiment ainsi que de rencontrer d'autres descendants ou passionnés. Les batailles de Guise ou de la Marne paraissent toute indiquées pour ce rassemblement. Si vous êtes intéressés n'hésitez pas à m'en faire part.

Notez également que je dédie désormais une adresse email spéciale à ce qui concerne le 84e RI: 84eme.ri[at]gmail.com (remplacer le [at] par @). Les liens du blog ont été mis à jour.

Il ne me reste qu'à vous souhaitez une très bonne année 2014 et à vous dire à bientôt pour un nouvel article.

 

6 décembre 2013

Léon DEGOUSEE, soldat du 84ème RI.

Une nouvelle fois, je laisse la parole à un descendant de poilu du 84ème RI. C'est Norbert, son arrière-petit-fils, qui nous raconte ce parcours:

Copie de photo Leon DegouseeLéon Camille Arthur DEGOUSÉE est né le 1er juin 1881 à Fourmies (Nord). Il est le fils de Joseph Alfred DEGOUSÉE et d’Eugénie BURLET.

Avant d’effectuer son service militaire, il est charpentier de profession et demeure à Avesnes-sur-Helpe (Nord).

De la classe 1901, il est incorporé au bureau de recrutement d'Avesnes, matricule N° 1534. Arrivé au 146ème RI à Toul (Meurthe et Moselle) comme soldat de 2ème classe, puis soldat de 1ère classe le 1er juillet 1904, et il est finalement envoyé dans la disponibilité le 23 septembre 1904 en attendant son passage dans la réserve. Le certificat de bonne conduite lui est accordé. Il passe dans la réserve de l’armée active le 1er novembre 1905.

 

Du mariage de Léon Camille Arthur DEGOUSÉE et de Germaine FONTENELLE naissent deux garçons, Georges (1904) et Pierre (1906).

Léon rejoint ensuite le 84ème RI pour deux périodes d'exercices en août 1908 et en avril 1911.

Rappelé à l’activité par décret de mobilisation générale le 2 août 1914, il arrive le 12 août 1914 au 84ème RI (matricule 013015) qui est rattaché à la 5ème armée (1er CA, 1ère DI, 2ème brigade).

Son frère, Georges Henri Aimé DEGOUSÉE, de dix ans son cadet, est également incorporé au 84ème RI où il va rester jusqu’en mai 1915.

Léon est affecté au 2ème bataillon, 5ème compagnie du 84ème RI et combat en Belgique, à la bataille de Guise en août 1914, puis dans la Marne en septembre 1914.

Le 84ème RI est ensuite déployé en Champagne dans le secteur de la ferme de Beauséjour à Minaucourt-Mesnil-les-Hurlus (Marne), à partir de décembre 1914. La ligne de front va progresser au fil des mois par actions de "grignotage", avançant tranchée par tranchée sous un pilonnage incessant des artilleries française et allemande jusqu’en mars 1915.

Léon et Georges, tous deux à la 5ème compagnie, obtiennent une citation à l'ordre du régiment datée du 29 Janvier 1915: "faisait partie d'une patrouille chargée d'aborder la ligne ennemie, a montré beaucoup de vaillance et d'entrain", qui leur vaut à tous les deux la croix de guerre avec étoile de bronze.

Son frère, Georges, est ensuite blessé à l’épaule droite lors de la terrible offensive du 16 février 1915.

Alors que les troupes françaises sortent victorieuses des combats sur le secteur de Suippes-Beauséjour en mars 1915, Léon Camille Arthur DEGOUSÉE est “tué à l’ennemi” aux tranchées de Beauséjour à huit heures du matin le 11 mars 1915 des suites d’une blessure à la tête. Le jour même, son régiment est retiré définitivement du secteur de Beauséjour et placé au repos à Moncetz (Marne).

 

Comme la très grande majorité des soldats du 84ème RI tombés sur le secteur de Beauséjour, le soldat Léon n’a pas de sépulture et repose probablement dans une des Nécropoles Nationales de cette région.

 

Des cinq frères DEGOUSÉE partis au combat en 1914, le sergent Albert DEGOUSÉE (65ème BCP) est mort pour la France le 21 mai 1916 au bois d’Haudromont (Meuse); le caporal Victor DEGOUSÉE (145ème RI) est fait prisonnier en septembre 1914 et le soldat Georges Henri Aimé DEGOUSÉE (84ème RI, puis 100ème RI) est fait prisonnier en septembre 1915; ils sont internés en Allemagne jusqu’en décembre 1918; Ernest Ruffin DEGOUSÉE (3 ème Hussards) a lui participé avec vaillance aux campagnes de Belgique, Marne, Flandres et de la Somme.

Le soldat Léon DEGOUSÉE a son nom inscrit dans le livre d’or de la ville d’Avesne-sur-Helpe (Nord), ainsi que sur les plaques commémoratives de cette commune.

Léon DEGOUSÉE a reçu la croix de guerre avec étoile de bronze, et la médaille militaire à titre posthume avec la citation suivante: “bon soldat, a fait bravement son devoir en toutes circonstances”, mort pour la France le 11 mars 1915.

 Copie de medaille militaire Leon Degousee-1

Merci à Norbert et Rémi, ses arrière-petit-fils, pour ces informations.

Sources:

- Archives familliales.
- Fiche MDH.
- Carte de Beauséjour le 21 février 1915 (JMO 3e Génie 1ère Cie)
- Carte de Beauséjour 6 mars 1915 (JMO 3e Génie 1ère Cie)
- Journal officiel du 7 août 1920 (Gallica)

 

 

12 octobre 2013

Constant CAPPELLE, officier du 84ème RI.

L'enquête sur Constant CAPPELLE à commencée lors d'une discution avec Jean-Christophe LEBRUN (1) qui m'a présenté un très joli képi de lieutenant du 84e RI.

Copie de IMG_6388

Le képi porte à l'intérieur du bandeau de sudation la mention manuscrite "M CAPELLE 58 1/2". A partir de ces quelques éléments il a été possible de retracer le parcours de son propriétaire.


Constant CAPPELLE (2) est né le 20 juillet 1882 à Montrouge. Le jour de ses 18 ans, il s'engage pour 5 ans et rejoint le 73e RI comme simple seconde classe. Il devient rapidement caporal puis sergent et suit à partir d'avril 1905 les cours de l'école militaire d'infanterie pour devenir officier. En avril 1906 il est affecté au 84e RI en tant que sous-lieutenant. Il accède au grade de lieutenant 2 ans plus tard.

A la mobilisation on le trouve à la tête d'une section de la 10ème compagnie aux ordres du capitaine OLIVIER. Avec les premières semaines de campagne viennent les premiers trous dans les rangs des hommes comme des officiers. Les premières pertes importantes surviennent au cours de la bataille de Guise les 29 et 30 août.

L'encadrement de la 11ème compagnie est décimé. Lors du premier assaut dans l'après-midi du 29, le capitaine RIVIERE est blessé d'une balle à l'épaule gauche et le lieutenant ANCEY à les deux jambes fracturées par 3 balles. Le sous-lieutenant BURCKEL est tué  lors du 2ème assaut vers 17h. Le sous-lieutenant FONTAINE, seul officier restant, prends le commandement de la compagnie mais il est tué à son tour lors d'un assaut dans la nuit du 29 au 30. C'est ainsi qu'au matin du 30 août la 11ème compagnie compte en tout 56 hommes, sans aucun officier, et que le lieutenant CAPPELLE est nommé capitaine le 31 pour en prendre le commandement.

Il reste à la tête de cette compagnie jusqu'au 2 juin 1915, date à laquelle il est muté au 110e RI en compagnie d'un autre capitaine.

Le capitaine CAPPELLE y prend les fonctions d'adjudant-major du 2ème bataillon. Il est blessé le 12 septembre 1916 lors d'une action qui lui vaut une citation à l'ordre du corps d'armée et l'attribution de la Légion d'Honneur.

Citation JO 6 mars 1920

 Citation à l'ordre du 1er C.A. le 10 novembre 1916 (J.O. du 6 mars 1920)

 (Son affectation au 51e RI est postérieure, voir fin de l'article)

 

Citation JO 14 juillet 1917

 Citation pour attribution de la Légion d'Honneur. (J.O. du 14 jullet 1917)

 

 

En juin 1917 il passe au 327e RI et est promu chef du 4ème bataillon à titre temporaire début août. Il se fait de nouveau remarquer le 16 août ce qui lui vaut une nouvelle citation, à l'ordre de l'armée cette fois.

"Officier supérieur brave et consciencieux le 16 août a par une préparation minutieuse par des disposition bien prises et par son action personnelle au cours de l'affaire, contribua dans la plus large part au succès de son bataillon qui a atteint ses objectifs."

Le 24 avril 1918, il quitte son commandement et on le retrouve comme capitaine à la tête de la 9ème compagnie du 51e RI. Il est blessé fin septembre 1918 et décède des suites de ses blessures le 30 septembre à Auve dans la Marne.

Il repose sous la tombe n° 6923 de la nécropole nationale Le Pont du Marson à Minaucourt-le-Mesnil-lès-Hurlus (51).

Copie de novemb15

Sources:

- JMO du 84e RI.

- JMO du 327e RI.

- Historique du 51e RI.

- Fiche MDH.

- Dossier Légion d'Honneur (Base Léonore).

- Carnet de l'adjudant DELEMAZURE.

- Annuaire de officiers du 84e RI en 1914.

- Journal Officiel (14 juillet 1917 et 6 mars 1920)

 

(1) Jean-Christophe LEBRUN avait déjà participé au blog en écrivant un article sur son arrière-grand-père. Merci à lui de m'avoir autorisé à publier une photo de ce képi.

(2) On trouve son nom orthographié CAPELLE ou CAPPELLE selon les sources.

J'adresse également mes remerciements aux membres du forum Pages14-18 qui m'ont aidé dans cette enquête et à Caesar08, du forum France Militaria, pour les photos de la tombe.

5 janvier 2013

Emile PICHENY, soldat du 84ème RI.

Emile PICHENY est né le 27 mars 1888 à Trélon dans le Nord. En 1900 sa famille déménage pour s'installer à Fourmies. Comme son père et son grand-père avant lui, Emile exerce le métier de verrier. Il effectue son service militaire au 84ème RI d'octobre 1909 à septembre 1911, puis une période d'exercice du 28 août au 19 septembre 1913. Ces 3 photos ont été prises pendant cette période et Emile est à chaque fois indiqué par une croix.

compo service militaire

La première, en haut à gauche, a été prise fin juin 1911 au camp de Sissonne. Emile, comme presque tous ces camarades, arbore sur sa poitrine le chiffre 90 inscrit à la craie. C'est le nombre de jours qu'il leur reste avant la fin de leur service. La seconde photo, en haut à droite aurait été prise dans le jardin public d'Avesnes sur Helpe, près de la rotonde. Enfin la dernière photo montre son escouade en tenue d'exercice.

Il se marie le 18 janvier 1913 et de cette union nait un fil le 1er novembre de la même année.

Réserviste de l'armée d'active en 1914, Emile est rappelé par l'ordre de mobilisation générale et rejoint le régiment le 3 août. On sait peu de chose de son parcours au début de la guerre mais la mémoire familiale fait état d'une blessure reçue en Orient. On sait donc qu'il a vécu les combats du régiment au moins jusqu'à la fin 1915. Il a été blessé au genou et du ramper pour regagner les lignes françaises avec la peur d'être capturé par les Bulgares. Suite à cette blessure, il revient au dépôt du régiment. C'est à cette période que sont prises les 4 photos suivantes:

_picheny

Sur cette photo Emile, à gauche, et son camarade à droite porte une capote à laquelle il manque une rangée de boutons. Ce genre de détail est caractéristique des uniformes portés au dépôt. On y utilise des effets d'économie, simplifiés ou d'ancien modèle. De plus l'arrière plan de cette photo est le même que d'autres photos que j'ai eu l'occasion de visionner et qui ont toutes pour sujet des soldat au dépôt à Hautefort.

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Cette seconde photo, prise au même endroit mais avec un angle légèrement différent, montre Emile dans son uniforme bleu horizon donc à partir de 1915.

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Une troisième photo d'Emile toujours avec son uniforme du dépôt mais photographié dans un studio.

_Numériser0034


Enfin une dernière photo, de groupe cette fois. Emile est assis au premier rang à gauche. Tous portent la tenue bleu horizon modèle 1915 et l'un d'entre eux au dernier rang porte le casque Adrian aussi du modèle 1915. Ce nouvel uniforme et ce casque sont distribués dans la deuxième moitié de l'année 1915 et les hommes dans les dépôts ne sont pas prioritaires. Je pense donc que cette photo date de la toute fin 1915 ou des premiers mois de 1916.

En effet, fin avril 1916 Emile part avec un renfort pour le 162ème RI et est affecté à la 1ère compagnie. Ce régiment est au repos dans la région St Dizier - Bar le Duc et reconsitue ses effectifs après avoir été éprouvé au Mort-Homme.

Quelques jours après l'arrivée d'Emile le 162e RI remonte en ligne au Mort-Homme puis dans le secteur de Thiaucourt en mai. Suivent la Lorraine de juin à août puis la Somme de septembre à la fin de l'année. Début 1917 le régiment se trouve dans l'Aisne à Berry-au-Bac.

C'est là qu'Emile trouve la mort. Il est blessé à la tête le 16 avril alors que son régiment attaque et prend les positions allemandes. Les pertes sont très lourdes: le régiment perd 910 hommes (tués, blessés, disparus) entre le 16 et le 18 avril. Un camarade nommé TROTTIN, lui aussi venu du 84e RI (à droite, un verre à la main, sur la première photo prise au dépôt) le ramène à l'arrière. Il décède de ses blessures et est inhumé le 24 avril 1917 au cimetière du Choléra. C'est cette date qui sera retenue comme date de décès officielle par le tribunal d'Avesnes en 1920. Il repose aujourd'hui dans la nécropole nationale de Berry-au-Bac sous la tombe N° 878.

En 1922, il est décoré à titre posthume de la Médaille Militaire et de la Croix de Guerre avec étoile de bronze avec les citations suivantes:

citations

"Brave soldat. Tué pour la France à son poste de combat, le 25 avril 1917, à Guignicourt"

"Soldat brave et dévoué. Mort pour la France le 24 avril 1917 des suites de ses blessures reçues à son poste de combat."

On remarque que l'une des citations mentionne une mort le 25 avril alors qu'il à déjà été inhumé (!?).

Merci à dan, son petit fils, pour l'aide qu'il m'a apportée.

 

Sources:

- Archives de la famille.
- Fiche Mémoire des Hommes.
- Registre matricule (vue 273/713).
- Site du Chtimiste.

 

7 novembre 2012

Charles TAHON, soldat du 84e RI.

Pour une fois ce n'est ni moi ni un desendant de poilu qui va raconter son histoire, mais le poilu lui même. En effet, le récit qui va suivre est extrait d'une lettre adressée en 1937 au Prefet de la Seine au sujet d'une demande de carte de combattant.


Charles TAHON est né le 13 juin 1883 dans le 11ème arrondissement de Paris. Il est enregistré au bureau de recrutement d'Avesnes sous le n° 1723 de la classe 1905.

A lui la parole:

"Mobilisé le 12 août 1914 au 84ème Régiment d'Infanterie. J'ai participé aux opérations de ce régiment dans la 9ème compagnie à partir du 15 septembre entre autres aux attaques locales et occupations des tranchées aux abords de Reims vers La Neuvillette, puis sur l'Aisne à Soupir, Berry au Bac, ensuite en Suippes et Ville sur Tourbe notamment en face du fortin de Beauséjour où j'ai contracté la fièvre typhoïde le 1er février et évacué le 2 février à Châlon sur Marne. Inclus copie  du certificat d'entrée à cet hôpital.

De Châlons sur Marne, j'ai été évacué à l'hôpital de Sainte Foy la Grande du 18 mars au 15 juin 1915. Inclus également sur la même feuille copie des bulletins d'entrée et de sortie de cet hôpital.

Après congé de convalescence et retour au dépôt du 84ème Régiment qui se trouvait alors à Terrasson, je suis passé au 23ème Régiment d'Infanterie Coloniale, 10ème compagnie en janvier 1916 et ai participé avec ce régiment à l'occupation des tranchées de la Somme notamment au sud d'Albert vers Méricourt jusque fin mars 1916. A cette date je suis passé à la section des écouteurs interprètes d'Allemand. cette section avait pour mission de capter les conversations téléphoniques allemandes à l'aide d'un appareil genre T.S.F. installé dans le stranchées de 1ère ligne, de les traduire et de les faire parvenir au commandant du secteur. Cette section était ratachée au 8ème Génie, mais avait pour Grand chef le capitaine d'état-major CLEMENCEAU fils de Georges CLEMENCEAU. Notre adresse était 8ème Génie secteur 13. je suis resté dans cette section jusqu'à la fin de l'année 1916, époque où j'ai été évacué des environs de Noyon pour bronchite à l'hôpital écossais de Royaumont.

Retourné ensuite au dépôt du 8ème Génie Cie D.I. à Nersac (Charente) je suis retourné sur le front pour l'installation des lignes téléphoniques volantes à partir de février 1918, d'abord vers Verdun puis dans la Somme lors de la reprise de Montdidier en août jusque octobre. Après l'armistice j'ai fait avec le 8ème Génie, les Vosges, puis l'Alsace jusqu'au environs de Strasbourg. J'ai été enfin démobilisé le 3 mars 1919 à Versailles au dépôt du 1er Génie."

Source:

- Dossier de demande de carte de combattant de Charles TAHON. Collection privée.

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Le 84ème RI 1914-1918
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